Visite d’une érablière avec l’Université Laval
Jade Dudognon
Situé au cœur du campus l’Université Laval, dans le pavillon Charles de Koninck, le Club Photo Optica est l’une des plus anciennes associations accréditées par le Bureau de la vie étudiante de l’Université Laval. Depuis plus de soixante ans, elle réunit des amoureux de photographie, qu’ils soient expérimentés, amateurs ou débutants, lors de conférences, « marches photo » ou au sein de sa chambre noire, sur le campus. « Son rôle est d’offrir un environnement stimulant et dynamique où des photographes, expérimentés et débutants, peuvent se rencontrer pour partager leur savoir » expliquent Nivea et Gilles du bureau de l’association. En plus des réunions hebdomadaires et activités offertes au sein de l’Université, le club organise des sorties culturelles dans la ville de Québec, lesquelles permettent, grâce à la photographie, de (re)découvrir la ville et ses richesses. Le 9 avril dernier, les membres se sont rendus sur l’Île d’Orléans, située face à la ville de Québec, afin de visiter une érablière familiale. Retour en images (et en photographies !) sur cette visite au cœur du pays du sirop d’érable !

C’est dans une des quatre-vingt-dix érablières situées sur l’Île d’Orléans que Richard Boily et sa famille nous accueillent. Face au fleuve Saint-Laurent, l’érablière familiale se tient au milieu d’une forêt d’érables à sucre, dans un paysage encore marqué par l’hiver canadien. Si la neige est encore bien présente, elle n’est pas un obstacle à la production de sirop d’érable. Au contraire, c’est précisément durant la période de dégel, entre l’hiver et le printemps, que les érables à sucre donnent l’eau nécessaire à la production de sirop. Nicole et Richard, sucriers depuis plus de soixante ans, nous livrent les secrets de la fabrication, depuis la récolte de l’eau d’érable jusqu’à l’obtention du sirop, à la fois symbole national et fierté de la province de Québec.

Québec : premier producteur de sirop d’érable au monde

 

C’est dans la province de Québec qu’est produit l’essentiel du sirop d’érable exporté à travers le monde. La production du sirop et de ses dérivés, comme le beurre d’érable ou les flocons d’érable, s’effectue dans des conditions très particulières liées au climat et aux écarts de température entre la nuit et le jour. Le Québec est l’une des rares régions du monde où ces conditions sont réunies, une fois par an, au printemps, lorsque les températures sont positives le jour et négatives la nuit.

 

 

 

Un héritage ancien

 

Ce furent les amérindiens du Canada qui apprirent aux habitants de la Nouvelle-France à entailler les arbres et à transformer l’eau d’érable en sirop. Le processus est particulièrement laborieux : quarante-cinq litres d’eau d’érable sont nécessaires pour obtenir un litre de sirop. Après avoir récolté l’eau grâce au système des tubulures qui relient les arbres à la cabane à sucre, il faut la faire bouillir dans des évaporateurs puis la filtrer. Une fois prêt, le sirop d’érable peut être dégusté sous forme de « tire d’érable » (également appelée « tire sur la neige ») ou mis en bouteille pour être conservé. Il faut donc être patient, d’autant plus qu’un érable à sucre n’est exploitable qu’à partir de sa quarantième année !

 

 

 

Le sirop d’érable : symbole et fierté de la province de Québec… et du Canada !

 

Si le sirop d’érable constitue de fait une ressource économique majeure, il est également devenu, au fil du temps, un véritable symbole de l’identité québécoise et canadienne. C’est à partir du 18e siècle que la feuille d’érable fait son apparition aux côtés d’autres emblèmes populaires comme le castor, associé au commerce des fourrures. Ce sont des journaux et magazines, comme Le Canadien et The Maple Leaf, qui sont les premiers à s’approprier ce symbole, que l’on retrouvera ensuite sur la monnaie canadienne ou comme insigne militaire et décorations.  Mais ce n’est qu’en 1965 que la feuille d’érable, désormais emblématique, devient le symbole officiel du Canada à travers le nouveau drapeau national, hissé pour la première fois le 15 février 1965. « Bien que l’essentiel du sirop d’érable soit produit au Québec, c’est-à-dire dans une seule des dix provinces canadiennes, on retrouve le symbole de cette production dans notre drapeau national ! » relève Nicole, avec fierté et amusement.

 

Jade Dudognon