Enseigner le français à Milan : l’Université catholique encourage l’immersion dans des collèges et lycées italiens
Des étudiants du monde entier face aux jeunes élèves italiens : les enseignants du secondaire voient dans ce projet d’accueil une véritable valeur ajoutée. Le recours aux locuteur natifs est un levier d’action intéressant pour les écoles. Le rôle des assistants de langue est d’aider les enseignants à développer l’appétence pour la langue cible, de motiver les élèves et de les encourager à progresser. Avec l’appui du professeur de langue, les activités orales en lien avec les thématiques enseignées sont privilégiées. Il s’agit souvent pour les élèves de l’une des premières opportunités d’échanges avec un locuteur natif qui incarne la culture de la langue étudiée. La présence d’étudiants natifs en classe permet de pratiquer la langue, d’échanger autour de faits culturels, d’approfondir les connaissances des élèves sur la France et de corriger la prononciation. Les élèves sont notamment invités à interroger le volontaire sur sa vie dans son pays d’origine. Les enseignants et les assistants collaborent et s’accordent sur la méthode d’enseignement et les sujets abordés en classe. En fonction de son aisance et de sa progression, l’étudiant peut également gagner en autonomie et être amené à diriger seul des activités.
Un programme ouvert à tous les profils
Aucune compétence ou diplôme spécifique n’est requis pour participer au programme de volontariat. Il n’est pas non plus obligatoire d’avoir déjà eu une expérience en enseignement. Les étudiants internationaux doivent simplement postuler sur le site internet de l’université au moment de leur inscription et soumettre une lettre de motivation afin de justifier leur intérêt pour cette l’activité. Un entretien avec la responsable du programme permet ensuite d’attester de la motivation du candidat. Les volontaires sont affectés dans une école italienne à l’automne ou au printemps pour un semestre et assistent les enseignants dans des classes du secondaire inférieur (l’équivalent du collège en France) ou du secondaire supérieur (l’équivalent du lycée en France). De manière générale, l’étudiant se rend à l’école deux ou trois fois par semaine pour un total de 4 à 6 heures de cours, mais le volume horaire peut varier en fonction des besoins. L’entrée dans l’activité se déroule en douceur. Le volontaire ne se retrouve pas livré à lui–même, mais il est suivi par une personne référente et accompagné par les enseignants de l’école d’accueil.
Différentes raisons de s’engager
La période des études universitaires est propice aux engagements de solidarité internationale car les étudiants en formation académique ont des horaires davantage flexibles. Les établissements d’enseignement supérieur favorisent également de plus en plus leur départ en mobilité en séjour court ou en année de césure. Les heures de présence à l’école italienne sont ainsi adaptées en fonction l’emploi du temps de l’étudiant et des besoins des enseignants. Dans la majorité des cas, cette activité de bénévolat se fait par plaisir ou par intérêt pour l’enseignement. Les autres raisons de s’engager dans ce projet peuvent également être l’échange interculturelle, l’acquisition de compétences, l’accomplissement personnel, l’envie de transmettre ou l’aide apportée à la communauté. Comme précisé sur le site internet officiel de l’université, « les projets d’enseignement internationaux offrent aux volontaires une nouvelle vision du monde, tout en élargissant les horizons des élèves et en apportant aux enseignants locaux une aide souhaitable ». Le volontariat est un lieu de formation à la fois citoyenne et humaine.
Une expérience sociale, éducative et culture pour les étudiants étrangers
La participation à ce projet d’enseignement constitue à la fois une expérience sociale et une expérience éducative pour l’étudiant. Elle est ainsi devenue pour beaucoup une période d’apprentissage et une expérience formatrice. En travaillant sous la supervision des enseignants locaux qualifiés et diplômés, le volontaire peut bénéficier de conseils et développer des compétences en matière d’enseignement. Dans le cas où l’assistant de langue se destine à un métier dans le domaine de l’éducation, il devient coproducteur de sa formation. En effet, ce programme offre une possibilité de formation et un début de professionnalisation en apportant une plus–value à un parcours universitaire. Il permet aux étudiants de développer leur potentiel et d’acquérir de l’autonomie tout en prenant confiance en eux. Au cours de son expérience, le volontaire acquiert aussi des compétences transversales qui sont aujourd’hui considérées comme nécessaires sur le marché du travail : autonomie, initiative, sens de la communication et du travail en équipe, responsabilité civile…
Ce programme de volontariat favorise par ailleurs une connaissance accrue de la culture, de la langue et de la société italienne. En effet, les relations interculturelles sont constitutives d’une mission de volontariat solidaire à l’international. Comme l’explique la responsable du programme, « l’intégration dans une école italienne permet aux étudiants Erasmus de s’immerger dans la culture et d’entendre parler italien car les étudiants internationaux ont tendance à échanger principalement en anglais avec des étudiants, également en mobilité, issus de cultures différentes de celle du pays d’accueil ». Dans les écoles italiennes, l’étudiant
se trouve donc dans une situation d’étranger particulière car il est à la fois vecteur d’une autre culture et récepteur d’une culture différente de la sienne. Cette situation l’incite aussi à la prise de distance et à la relativisation sur les situations. Cette expérience sociale et interculturelle participe également à la socialisation professionnelle du volontaire.
Enora Jaouen